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Perspectives 2026 : investir dans un monde d’équilibres mouvants

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Selon les perspectives 2026 de BlackRock, six questions clés vont structurer les allocations : la résistance de l’économie mondiale, l’orientation des banques centrales, la dispersion des taux, le rôle du dollar, les niveaux de valorisation américains et les gagnants durables de l’IA.

L’économie mondiale aborde l’année dans une position plus robuste qu’attendu. La croissance américaine devrait mener la danse en 2026, portée par un assouplissement progressif de la Réserve fédérale et par les nouveaux dispositifs budgétaires qui commenceront à produire leurs effets. Selon BlackRock, cette dynamique devrait soutenir l’emploi, l’investissement et la consommation, formant un socle de croissance autonome que l’Europe n’égale pas mais qu’elle peut accompagner.
 

Sur le Vieux Continent, la reprise sera plus modérée, freinée par les contraintes budgétaires et par les divergences entre États membres. L’Allemagne semble repartir mais reste handicapée par sa transition énergétique et par le ralentissement industriel. Le sud de l’Europe devrait en revanche profiter d’un cycle plus favorable, porté par la demande interne et par la normalisation touristique. Quant à la Chine, son rôle dans l’équation globale sera moins homogène que par le passé : tensions immobilières, pressions déflationnistes et comportements prudents des ménages créent un environnement moins prévisible.
 

Dans cet ensemble fragmenté, un message s’impose : la croissance mondiale peut tenir, mais elle dépendra davantage de facteurs domestiques que d’un moteur global synchronisé.
 

Les taux ne racontent plus la même histoire
Pour la première fois depuis plus d’une décennie, les grandes banques centrales ne se déplacent plus en cadence. La Fed pourrait revenir vers un taux plancher proche de 2,5 % d’ici 2027, tout en maintenant une approche pragmatique et dépendante des données. La BCE s’oriente vers un assouplissement modéré, sans volonté de reproduire les cycles agressifs du passé. La Banque d’Angleterre et surtout la Banque du Japon, confrontée à un changement gouvernemental et à des pressions internes, adoptent quant à elles une posture plus ferme.
 

Cette dispersion ouvre des opportunités mais impose plus de sélectivité. Les obligations d’État américaines de courte maturité devraient bénéficier des baisses de taux, tout comme le crédit de haute qualité. Les maturités longues restent exposées aux incertitudes budgétaires. En Europe, le ralentissement hétérogène incite à privilégier une sélection granulaire, tandis que les marchés émergents profitent à la fois de baisses de taux domestiques et de la vigueur de leurs devises.
 

Côté actions, les valorisations américaines demeurent élevées mais cohérentes avec un environnement de rentabilité accrue. L’essor de l’IA, l’amélioration de la productivité et la hausse des marges soutiennent des multiples historiquement élevés. Surtout, le champ de croissance s’élargit au-delà des géants technologiques : les révisions de bénéfices progressent dans l’ensemble des secteurs.
 

L’intelligence artificielle, justement, modifie la nature même des avantages concurrentiels. Elle réduit la rareté informationnelle et déplace les zones de pouvoir vers les actifs physiques, les positions réglementées, les effets de réseau ou les infrastructures critiques. Les gagnants de demain ne seront pas nécessairement les innovateurs visibles, mais ceux dont les modèles absorbent structurellement les gains de productivité.
 

Dans ce paysage complexe, l’idée d’« allocation multidimensionnelle » prend corps : diversifier géographiquement, diversifier les moteurs économiques et diversifier les expositions à l’IA devient une condition de performance durable. BlackRock insiste enfin sur un point central : malgré les risques — budgétaires, géopolitiques, monétaires — les marchés abordent 2026 dans un environnement plus favorable qu’en début de cycle. Le défi n’est plus de survivre, mais de choisir où se positionner.
 

Sources : BlackRock, Perspectives d’investissement 2026, décembre 2025